Il n'en restera qu'un(e).

      Dans moins d'un mois s'ouvre les Universités d'été de La Rochelle. Ce moment fort de la rentrée politique des socialistes va surement être encore plus fort que les années précédentes au vue du contexte politique. Alors que l'UMP de Nicolas Sarkozy marquera le sable de toutes les plages d'un U M P  afin de, je cite le président nommé des JUMPS, "marquer les esprits", on peut y voir une alliance entre l'UMP et le temps de cerveau disponible de TF1. Cependant, n'oublions pas que l'UMP, ou plutôt Nicolas Sarkozy, a un programme, autre que d'acquerir simplement le pouvoir. On a encore rien vu avec les 5 années précédentes !

Comme c'était à craindre, on ne parle plus du Projet. Maintenant nous avons tous --moi le premier -- la tête tourner vers Le(a) candidat(e).  Il est vrai que nous sommes dans une Vème République où le pouvoir est quasi uniquement entre les mains du président. Soit. Donc, qui pour la gauche? qui pour les socialistes? Un camarade socialiste, lors d'une rencontre avec le MJS au camp d'été de l'IUSY, posait plusieurs conditions à son soutien (4 si je ne m'abuse);

- popularité,
- capacité à rassembler la gauche,
- respect de l'équilibre du projet (qui n'est pas un programme!),
- jouer collectif.

Cette manière de voire les choses est interessante, même si je ne suis pas en accord avec toutes les conditions, ou du moins leur développement. Il n'en reste pas moins que ces 4 points sont importants à mon avis pour le/la candidat(e). Mais tout dépend dans quel sens on met ces points, quel priorité a l'un sur l'autre. Je ne sais pas si les 7 camarades ci-dessus entre dans ces "critères" (à mon avis non), ou si un ou une y entre plus que les autres (j'en vois au moins deux!).

Cependant pour les camarades qui auront la chance (euh...) d'aller à La Rochelle, vous pourrez voire un "débat"?, un meeting?, une "rencontre"? entre le MJS et les 5 candidats (5 au jour d'aujourd'hui). Ne me demandez pas pourquoi 5, ni les critères de "sélection".
J'espère simplement qu'après une bonne partie des camarades du PS, les camarades du MJS n'oublieront pas le Projet au profit d'une question de personne, avec toute l'importance que cette question a. Parcequ'à mon avis, le plus grand danger pour les socialistes est de s'enliser encore plus dans ce débat, cette confrontation médiatique (et le MJS avec), de faire rire de dégout les citoyens, et de recevoir un merci de Nicolas Sarkozy, sans parler des extrêmes dont on ose toujours pas parler chez une grande partie des socialistes, comme si 2 fois le même scénario (Le Pen au second tour, face à la gauche ou à la droite) ce n'est pas possible..

Le Pen est à 20% dans les sondages. Devant Sarkozy. Devant tous les candidats socialistes.

Comments

[Karim AOU]

Cher Simon,

Nous avons la chance de nous connaître, ce qui devrait nous permettre d'éviter les postures articielles et infondées, tout comme les réponses dignes d'un jugement à l'emporte-pièce. Enfin, j'ose sincèrement l'espérer.

Sur le fait que "Lionel Jospin peut recevoir des réprimandes" au sujet du jeu collectif, tu omets le fait qu'il ait assumé seul la défaite de 2002 alors que tous les présidentiables étaient dans son gouvernement. A l'heure de la défaite, seules les larmes de Martine Aubry sur France 3 témoignaient une solidarité qui aurait due être partagée.

Sur la participation à la commission du projet, je fais partie de ceux qui croient en la démocratie dans le parti et je pense que le projet a été écrit à mille mains et pas par deux, trois cassiques sur le coin d'un bureau rue de Solférino. A ce projet, Kader Arif, député européen, secrétaire national

Eric Besson, Francis Chouat, Harlem Désir, Anne Hidalgo, Annick Lepetit, Bernard Poignant, André Vallini, Manuel Valls, Clotilde Valter, Daniel Vaillant, Bertrand Delanoë et d'autres ont aussi participé. Ne peut-on pas y voir une empreinte jospinienne dans le projet ?

"Lionel Jospin a des qualités, c'est indéniable". Je suis heureux de te le voir écrire, toi qui passe tant de tant à dénigrer Lionel Jospin sur le net ... et pas toujours avec des argument choisi (je te renvoie là amicalement le terme choisi de "grossier").

Au sujet de "la séparation du candidat Jospin d'avec le projet du PS en 2002", relis le projet de 2002, le programme du candidat et trouve la césure idéologique ou la rupture programmatique (j'ai les documents nécéssaires à ta disposition) ... Le faux-procès de la déclaration malheureuse de "mon projet n'est pas socialiste" peut être évitée par honnêteté intellectuelle.

"Rappeler quelqu'un, c'est un aveux d'échec". Considérer la présidentielle de 2007 comme un deuxième second tour de la présidentielle de 2002 serait en effet une erreur. La situation n'estpas la même et les atouts de Jospin ne sont pasceux de 2002.

Sur le renouvellement, je partage partiellement ton constat. Il ne se décrète pas. Il doit s'opérer pour peu que l'on en prépare les conditions. Une alternance serait le meilleur contexte pour faire émerger une nouvelle génération, tout comme la garantie que le prochain président n'effectuera qu'un mandat et ne serait pas omnubilé par sa réélection au bout des 100 jours.

"j'aimerais que tu assumes ta signature de la motion 1 au congrès du Mans", C'est inexact : j'ai appelé à la voter suite aux positionnement de Christian Paul et Thierry Mandon demandant un ralliement à Fabius. Je me reconnais dans la synthèse comme dans le projet sur les bases politiques dressées par le NPS.

"Pour ma part, je souhaite un(e) candidat(e) ouvert(e) au débat, sachant le créer, capable de donner une orientation claire et volontaire, encrée à gauche, capable de créer une dynamique de victoire à gauche, pour en 2007, réarmer le politique dans une ligne d'attaque claire du modèle libéral". A ces perspectives, je pense les candidats déclarés incapables d'y répondre, voilà pourquoi j'espère la candidature de Lionel Jospin.

Amitiés socialistes,

Karim AOU

[Simon]

Un petit salut amical camarade. Je ne crois pas me souvenir que nous nous connaissions, aussi suis-je honoré d'avoir droit à un lien sur ton blog et je m'en vais te rendre cette politesse de ce pas.

Sur le fond, je souhaite répondre à Karim. Yves parles de jouer collectif, il me semble que comme tous les autres camarades qui se présentent, Lionel Jospin peut recevoir des réprimandes à ce sujet. A ceci près que les 4 autres ont participé à la commission nationale du projet. Chacun l'a jouée perso, bien sur, en évitant que les autres ait des propositions phares retenue dans le projet, mais ils ont joué un minimum le jeu.

Lionel Jospin a des qualités, c'est indéniable. Mais un texte d'analyse, même juste et indébniable, ne fait pas un projet. Parler d'imposture est grossier, et l'adhérant que tu es doit se souvenir de la séparation du candidat Jospin d'avec le projet du PS en 2002 ... Donc dire qu'il serait le seul apte à porter le projet est assez discutable.

Rappeler quelqu'un, c'est un aveux d'échec. Y a t'il eu échec ? Le PS tarde à renouveler ses équipes et son projet. Les dirigeants datent tous plus ou moins de Lionel Jospin, et la ligne s'inspire assez de lui. Son héritage est assez prégnant. La situation politique du PS a été congelée à Dijon puis au Mans, avec un SN qui ressemblait en 2003 trait pour trait au gouvernement Jospin. Les déboires de Raffarin ont fait notre bonheur en 2004. Est-ce une victoire ? On ne peut en tout cas pas parler d'échec. Je ne suis pas convaincu que le revenant nous permettrait de décongeler la situation du PS actuellement. Je constate aussi que malgré la tentative de réanimation de son hypothétique candidature, avec beaucoup d'agitation médiatique, elle aussi, l'encéphalogramme de la candidature Jospin reste désespérément plat.

Un processus juste ? Pourquoi ne le serait-il pas ? Enfin, pourquoi le serait-il moins que celui du congrès ou du 1er décembre 2004 ? Nous connaissons le Parti, son fonctionnement ... Tous les militant ne sont pas des moutons. A lire le très intéressant article de Charlie Hebdo sur la désignation ... Et j'aimerais que tu assumes ta signature de la motion 1 au congrès du Mans, Karim, car c'est une direction dont tu souhaitais le renouvellement qui a lancé les cartes à 20 euros.

Pour ma part, je souhaite un(e) candidat(e) ouvert(e) au débat, sachant le créer, capable de donner une orientation claire et volontaire, encrée à gauche, capable de créer une dynamique de victoire à gauche, pour en 2007, réarmer le politique dans une ligne d'attaque claire du modèle libéral. Actuellement, je suis obligé de constater qu'il n'y en a pas qui réunisse ces critères. Et il n'y en a pas 36 capables de susciter un vote d'adhésion.

[Karim Aou]

Le projet dans lequel, nous, les militants socialistes (PS et MJS), nous sommes investis est en effet mis de côté par la plupart des candidats à l'investiture socialiste. Comment réclamer la confiance des militants alors qu'on s'assoit sur l'orientation qu'ils ont définie ? La posture tient de l'imposture.

Le seul responsable socialiste qui, à mes yeux, s'est exprimé en s'en tenant au projet et en lui donnant des perspectives, c'est Lionel Jospin dans sa tribune intitulée "Mai 2007. Quatre enjeux majeurs". Je ne suis pas le seul de cet avis puisque dix membres de la direction du Parti Socialiste (Kader Arif, Eric Besson, Francis Chouat, Harlem Désir, Anne Hidalgo, Annick Lepetit, Bernard Poignant, André Vallini, Manuel Valls, Clotilde Valter) appellent les camarades à réfléchir à la possible candidature de l'ancien Premier ministre.

Le chemin jusqu'à la désignation est encore long, son processus devra être juste et les différents aspirants candidats responsables pour ne pas hypothéquer nos chances en 2007. Pour l'heure, les cartes ne sont-elles pas dans les mains de françois Hollande ?