Retour aux sources.

Laurent JOFFRIN annonce son arrivée à la direction du journal Libération. Il l'a faite lors d'un mail envoyé aux salariés et journalistes du Nouvel Observateur dont il était jusqu'à aujourd'hui le directeur.

La disparition de Libération ferait taire une voix importante dans la société française et exclurait de facto la gauche de la presse du matin. C’est cet enjeu politique et social qui motive cette candidature à la direction d’un journal que je connais et au sein duquel j’ai appris mon métier de journaliste. C'est par ces mots qu'il explique sa décisions, la plus difficile de sa carrière, de rejoindre le quotidien en danger depuis plusieurs mois. E. De Rothschild, actionnaire principal, aurait été à l'origine de cet appel de L. Joffrin. Libération tient un Conseil d'administration cet après-midi où devait être évoqué un plan de supression de 100 emplois (sur près de 300), sa candidature y sera, selon toute logique, également discutée.

C'est non seulement l'avenir du journal, mais aussi du pluralisme politique de la presse quotidienne qui est en jeu ces jours-ci. Libération, même s'il a été la cible, ces dernières années, de fortes critiques souvent fondées, notamment au moment du référendum, ne doit pas disparaître car il reste un quotidien plutôt de qualité, de débat et un des rares de gauche dans le paysage médiatique actuel. Il ne reste quasiment plus de journaux indépendants de groupes financiers et industriels (Dassault, Rothschild, Lagardère, etc) et donc de sphères d'influences politiques fortes (aujourd'hui principalement tous autour de Nicolas Sarkozy).

Il s'agit là les prémices d'un combat pour la liberté d'expression d'opinions, donc pour la démocratie. Car aujourd'hui elle est belle et bien menacée. A la gauche et au Parti Socialiste de la défendre dès aujourd'hui, en permettant de porter notre futur(e) candidat(e) à la victoire les 22 avril et 6 mai 2007 !