Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le combat ordinaire
27 mars 2006

L'année de toutes les batailles

En 1940 naissait l’État français du Maréchal Pétain. Avec les pleins pouvoirs acquis grâce à une large majorité de l’Assemblée Nationale, le chef de l’État entreprend la mise en place d’une société de l’ordre. Travail, famille, patrie remplace la liberté, l’égalité et la fraternité.

Grâce à Mai 68 ce mauvais souvenir semblait tombé dans les puits sans fond de la mémoire collective. Féminisme, mouvements de jeunesse, liberté philosophique… En 30 ans une société se forge sur un socle de liberté, de droits (sociaux, familiaux, culturels etc.) et évolue dans une solidarité assez forte. Malgré un individualisme croissant, du au modèle de notre société (basé sur la consommation), l’état et ses pendants maintiennent cette société solidaire.

Aujourd’hui notre pays est à un tournant majeur. Depuis 1995 un courant, d’abord philosophique et maintenant politique, prône un retour aux valeurs pré-68. La droite française assume et agit pour ces valeurs d’un autre temps. Ceux qui voient dans les projets mise en place par les gouvernements de droite qu’une succession d’ajustement politique, de mesure d’accompagnement le libéralisme ambiant, se trompent gravement. Il s’agit bien pour la droite française (UDF comprise) d’une remise en question profonde de notre société et de ses acquis.

Première victime ; l’éducation. Il faut savoir que l’éducation républicaine n’a jamais réellement gagné sa place (notamment depuis l’abandon du projet sur l’école privée). La place grandissante du privé (de l’école à l’université), des écoles de langues intégrées (style Diwan), des grandes écoles élitistes, des parcours scolaires en voies de garage et l’abandon progressif d’une politique ambitieuse de l’Éducation Nationale, que ce soit dans les moyens, l’égalité d’accès, l’évolution des programmes, l’élargissement des enseignements et l’accès à la culture, en est un exemple. Luc Ferry, ministre sous le gouvernement Raffarin, est un emblème car il est philosophe membre d’un club de réflexion ultra libéral et ultra réactionnaire, partisan farouche à un retour aux valeurs morales d’avant 1968.

Deuxième victime ; la culture. Les effets de la politique de la droite sont moins visibles mais tout aussi présents. Des intermittents du spectacle au téléchargement via l’Internet, en passant par la fermeture en douce de lieux de vie culturelle fort, la droite, avec l’extrême droite et les mouvements indépendantistes, agit partout.

La culture et l’éducation ont toujours été les espaces de libertés les premiers visés par les apprentis sorcier de la politique ayant soif de pouvoir (comme pour la plupart des dictatures).

Ce retour en force des réacs n’a rien à envier à ceux de nos amis américains. Beaucoup moins importante, la religion est bien présente dans le mouvement ; homophobie au nom de la survie de l’humanité (dixit le député UMP Vannest), Bible au sein de l’Assemblée Nationale, ode à la Scientologie (merci Sarko…) etc…

La nouveauté vient du mariage entre réactionnisme et libéralisme. Il fait beaucoup d’enfants, qui deviennent les bourreaux de notre système social et économique. Retraite, sécurité sociale, droit des chômeurs, des Rmistes, des jeunes travailleurs (CPE…), Code du Travail, PME… C’est une sape générale, bout par bout, qui ressemble à un amas de mesures sans liens mais qui a un objectif précis : une société divisée qui recherche son chef (un Sarkozy), qui propose de travail au rabais et une sécurité –de façade- à n’importe quel prix.

La sécurité, thème favori de Nicolas Sarkozy depuis 2002, est l’outil pour faire peur et rassurer les français. Tout cela sans changer la situation réelle, pour preuve le bilan extrêmement mauvais des deux ministres de l’intérieur depuis 4ans (N. Sarkozy et D. de Villepin). Surveiller, frapper et faire croire à une guérison, voilà comment agit la droite. Les chômeurs, les Rmistes, les jeunes, les immigrés, les SDF, les mouvements politiques, les associations,…la liste des non grata est longue ! La meilleure arme : la délation. Digne des temps les plus sombres de notre histoire, cette politique sécuritaire, sous prétexte de lutte anti-terroriste, est le pilier du projet de société préparé par la droite.

C’est bien un projet complet d’une société liberticide, réactionnaire et se référant à des valeurs fascisantes que nous devons combattre. Depuis 2002, la droite française balkanise cette société. Nous, jeunes socialistes, devons poursuivre notre lutte face à cette politique et préparer l’alternative pour 2007 avec la volonté de rendre la dignité à tous ceux que la droite a laissé de coté. Alors tous dans la rue, dans les réunions, sur le net, etc. Engageons cette bataille culturelle pour porter notre avenir à gauche !

Publicité
Publicité
Commentaires
Le combat ordinaire
Publicité
Le combat ordinaire
Archives
Publicité