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Le combat ordinaire
5 avril 2007

"Une société qui redistribue mieux les richesses"

Après l'Europe vous retrouverez dans ces dernières semaines de campagne présidentielle des notes sur quelques thématiques de campagne du Parti Socialiste et de sa candidate Ségolène Royal. Il y aura également des interviews de candidats aux législatives du Finistère et de Paris. De plus, j'espère avoir une ou deux exclus, mais là surprise...

1407_1024x760Aujourd'hui c'est Jean-Jacques Urvoas (avec F.Hollande sur la photo) qui s'exprime. Il est le 1er secrétaire du PS du Finistère (depuis 2000), Conseiller régional de Bretagne et président du Groupe socialiste (depuis 2004) et a été investi pour les élections législatives dans la 1ère circonscription (Quimper). Il donne aujourd'hui son avis sur la campagne présidentielle (on le retrouvera plus tard spécifiquement pour sa campagne législative). Place à l'invité...

  • Pour toi, quels sont les principaux enjeux de ces élections (présidentielle et législatives ) ?

       Plus encore que les échéances qui l’ont précédée, cette élection présidentielle revêt un caractère déterminant. Familièrement, on pourrait dire qu’il ne faut rater notre coup. Notre pays se trouve à une croisée des chemins. Si la droite l’emporte, il y a fort à parier qu’elle cherchera à rompre brutalement toutes les résistances sociales afin de conduire une libéralisation forcenée de notre société. Et si la gauche sort victorieuse de la confrontation, elle aura forcément à mener une politique fondamentalement nouvelle du fait d’une situation inédite et complexe qui ne saurait se résumer à un papier collé des politiques menées précédemment (et qui justement, n’ont pas permis d’installer la réforme dans la durée).

       Or plus les marges sont étroites et plus il faut faire bouger les lignes, et pour ce faire, il faudra à notre future présidente et à sa majorité parlementaire imagination et résolution. 

  • Quelles propositions de Ségolène Royal peut-on mettre en avant qui concerneraient plus directement la situation de la Bretagne et du Finistère ?

        Je me refuse à aborder l’élection présidentielle à travers le prisme breton. Nous choisissons un chef de l’État pour un pays qui ne va pas bien, pas un marmiton qui aurait à doser une pincée de clientèlisme régional ici avec un soupçon d’ambition européenne là. J’attends donc de Ségolène Royal que demain elle fasse totalement face à cette situation difficile. Non seulement en raison du chômage, des précarités multiples, des inégalités accrues, de l’émiettement social, mais aussi d’un affaiblissement de nos capacités productives, d’une compétitivité réduite, d’une innovation insuffisante. En outre, pour un européen comme moi qui a voté « oui », je ne me résigne pas à constater que l’Europe soit en panne et la France ait perdu l’autorité et la capacité d’initiative pour la relancer. Une partie des réponses me semble contenu dans le Pacte Présidentiel mais il faudra, une fois revenu au pouvoir, rétablir la confiance. Et parce que nous savons que celle-ci est le fruit d’une bonne adéquation entre ce qu’on pourrait appeler le charisme d’une personnalité et la perception que l’on a de sa maîtrise de la situation, au travers des grandes orientations qu’elle propose, Ségolène en aura la possibilité.

  • Comment sens-tu l’état d’esprit des quimpérois, ville où tu es candidat aux législatives ?

        Les électeurs ne pensent pas à la législative. Ils attendent le 22 avril sans impatience ni lassitude. Ils écoutent les uns et jaugent les autres. Ici les extrêmes n’ont que peu de poids. Il n’est d’ailleurs pas dit que Sarkozy n’arrive pas derrière Bayrou, tant le premier est plus agité que le second.

        Il me semble que ceux que je rencontre au hasard des distributions de tracts, des portes à portes et des réunions que dans un monde incertain et dangereux, ils cherchent un chef de l’État compétent et solide, sachant parler d’égal à égal avec les plus grands et peser sur les enjeux décisifs environnementaux et géopolitiques, de la planète. Je ne sens pas de différence sur ce plan avec 2002.  La France reste la France, et la logique de la Vème est très intégrée par les électeurs.

  • Pour la présidentielle, es-tu confiant ? Et pourquoi ?

        Je suis confiant parce que les résultats du 22 avril seront le fruit d’une conjugaison de trois facteurs qui nous sont favorables : la dramatisation du souvenir du 21 avril, le besoin d’une réponse à l’urgence sociale et la volonté que notre société redistribue mieux les richesses. Je crois donc que Ségolène arrivera en tête au soir du premier tour. Quant au second, il sera avant tout un référendum anti-sarkozy que nous ne pouvons pas perdre…. En sus, bien que militant dans une ville qui a un maire UMP, mis à part les militants de ce parti, je n’ai pas rencontré une seule personne ayant l’intention de mettre le bulletin Sarkozy dans l’urne….

J-J.Urvoas

propos recueillie par mail le 4 avril

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